Les épuisements de Élisabeth Fabre Groelly



 




Les épuisements de Elizabeth Fabre Groelly
 
Les Epuisements de Élisabeth  Fabre Groelly aux éditions Nombre 7

Dans ce court roman plaisant, intense, sur de profondes réflexions, de la mélancolie à l'espoir, l'écriture précise et directe d'Elisabeth Fabre Groelly nous raconte l'histoire de deux femmes, Fanette et Louise, qui a un moment de leur vie sont confrontées à des choix difficiles.

Premier récit :

Fanette, malgré la dissuasion de ses proches, essaye de sauver sa maman âgée, frappée d'hébétude, de dépression réactionnelle, et écoutant les conseils du médecin pour rassembler le plus d'informations nécessaires, elle veut découvrir les traumatismes qui auraient pu la conduire à cet état. En triant ses agendas annotés, elle comprend que la vie de Pauline n'a pas été aussi simple que les choses paraissent.

Elle remonte le fil de l'histoire de Pauline, va jusqu'à écrire à ces anciens amis intimes , retrouve son témoin de mariage, les hommes qu'elle a aimés pour finalement accomplir ce fameux voyage sur l'île de Saint Kilda, archipel écossais où sa mère se rendait en stage avant son mariage.

Saint Kilda, l'île des fous de Bassan et des oiseaux protégés est peut-être la solution à ce qu'elle recherche, mais que cherche-t-elle vraiment qui semble tant l'oppresser au point d'en oublier de vivre pour elle ? le temps presse…Sans dévoiler la fin, ce récit sur fond d'année 60, 70 et retour au temps présent soulève plusieurs points en particulier, celui des secrets de famille, l'avortement, le choix du mariage, l'envers du mariage, la libération des moeurs, le suicide, la vieillesse si difficile. Fanette va découvrir ce qu'elle n'aurait jamais pu imaginer et qui changera peut-être le cours de sa vie mais n'est-il pas trop tard !

J'ai réfléchi aux points suivants en lisant ce récit :

Jusqu'où faut-il vraiment chercher dans les carnets ou affaires de ses proches, dans un passé qui ne nous appartient pas ou plus ? Faut-il se débarrasser des vieux souvenirs ou bien faut-il tout garder justement pour chercher à comprendre ce passé qui nous appartient encore puisqu'inconsciemment on nous le transmet ?

N'est-il pas mieux de questionner une personne proche de son vivant même si on ne s'entend pas très bien avec elle pour permettre de comprendre sa vie et la notre tout simplement et toutes les réactions qui s'enchaînent mais faut-il transmettre cette mémoire et ces émotions même si la personne ne le souhaite pas ? Et bien entendu comment s'en préserver, ne pas prendre la place de l'autre non plus pour ne pas sombrer à son tour...?

Ce récit m'a interpellé de différentes façons, entre autres sur les secrets de famille, j'ai bien aimé la belle image du Fou de Bassan, les caractères très bien racontés des personnages féminins et masculins.

Deuxième récit :

Louise la cinquantaine est épuisée, restauratrice d'art, survivante de la bipolarité, lasse, anxieuse, du vague à l'âme en est même à détailler le contenu du caddy de la femme devant-elle dans la file d'attente du magasin quand un homme la reconnait…mais qui peut bien-t-il être ? Elle cherche et enquête sur ces quelques mots qu'il lui laisse puis du répondeur au téléphone, en vrai rencontre, en fête d'anniversaire, à moto ou …beaucoup de questionnements sur le choix d'une nouvelle vie après le choc émotionnel de plusieurs décès, la mésentente des familles.
Au fond du brouillard, Louise se souvient enfin de cet homme déjà rencontré dans une circonstance dramatique. et qu'elle avait occulté. Peut-être un nouveau chemin vers l'espoir, aller vers l'autre, vivre enfin pour soi et pas toujours pour les autres. J'ai aimé ce récit de la vie d'une femme où la solitude, le face à soi-même, l' introspection lui permet de grandir en tant que personne. Et cela autant sur le plan émotionnel, psychique qui est très bien raconté jusqu'au dénouement. J'ai aimé en particulier la somptueuse lettre-message que son amie lui lit lors de sa soirée d'anniversaire.

Elisabeth écrit des romans courts qui bousculent et nous font réfléchir sur l'âme humaine qu'on aura jamais fini d'explorer...une lecture bouleversante et très belle.

Merci, chère Elisabeth, de me l'avoir fait découvrir et de l'avoir écrit,
beaucoup de femmes peuvent s'y retrouver...Découvrez les lectures de Nathluce - Babelio





 




 
Les Epuisements de Elisabeth Fabre Groelly aux éditions Nombre 7

Dans ce court roman plaisant, intense, sur de profondes réflexions, de la mélancolie à l'espoir, l'écriture précise et directe d'Elisabeth Fabre Groelly nous raconte l'histoire de deux femmes, Fanette et Louise, qui a un moment de leur vie sont confrontées à des choix difficiles.

Premier récit :

Fanette, malgré la dissuasion de ses proches, essaye de sauver sa maman âgée, frappée d'hébétude, de dépression réactionnelle, et écoutant les conseils du médecin pour rassembler le plus d'informations nécessaires, elle veut découvrir les traumatismes qui auraient pu la conduire à cet état. En triant ses agendas annotés, elle comprend que la vie de Pauline n'a pas été aussi simple que les choses paraissent.

Elle remonte le fil de l'histoire de Pauline, va jusqu'à écrire à ces anciens amis intimes , retrouve son témoin de mariage, les hommes qu'elle a aimés pour finalement accomplir ce fameux voyage sur l'île de Saint Kilda, archipel écossais où sa mère se rendait en stage avant son mariage.

Saint Kilda, l'île des fous de Bassan et des oiseaux protégés est peut-être la solution à ce qu'elle recherche, mais que cherche-t-elle vraiment qui semble tant l'oppresser au point d'en oublier de vivre pour elle ? le temps presse…Sans dévoiler la fin, ce récit sur fond d'année 60, 70 et retour au temps présent soulève plusieurs points en particulier, celui des secrets de famille, l'avortement, le choix du mariage, l'envers du mariage, la libération des moeurs, le suicide, la vieillesse si difficile. Fanette va découvrir ce qu'elle n'aurait jamais pu imaginer et qui changera peut-être le cours de sa vie mais n'est-il pas trop tard !

J'ai réfléchi aux points suivants en lisant ce récit :

Jusqu'où faut-il vraiment chercher dans les carnets ou affaires de ses proches, dans un passé qui ne nous appartient pas ou plus ? Faut-il se débarrasser des vieux souvenirs ou bien faut-il tout garder justement pour chercher à comprendre ce passé qui nous appartient encore puisqu'inconsciemment on nous le transmet ?

N'est-il pas mieux de questionner une personne proche de son vivant même si on ne s'entend pas très bien avec elle pour permettre de comprendre sa vie et la notre tout simplement et toutes les réactions qui s'enchaînent mais faut-il transmettre cette mémoire et ces émotions même si la personne ne le souhaite pas ? Et bien entendu comment s'en préserver, ne pas prendre la place de l'autre non plus pour ne pas sombrer à son tour...?

Ce récit m'a interpellé de différentes façons, entre autres sur les secrets de famille, j'ai bien aimé la belle image du Fou de Bassan, les caractères très bien racontés des personnages féminins et masculins.

Deuxième récit :

Louise la cinquantaine est épuisée, restauratrice d'art, survivante de la bipolarité, lasse, anxieuse, du vague à l'âme en est même à détailler le contenu du caddy de la femme devant-elle dans la file d'attente du magasin quand un homme la reconnait…mais qui peut bien-t-il être ? Elle cherche et enquête sur ces quelques mots qu'il lui laisse puis du répondeur au téléphone, en vrai rencontre, en fête d'anniversaire, à moto ou …beaucoup de questionnements sur le choix d'une nouvelle vie après le choc émotionnel de plusieurs décès, la mésentente des familles.
Au fond du brouillard, Louise se souvient enfin de cet homme déjà rencontré dans une circonstance dramatique. et qu'elle avait occulté. Peut-être un nouveau chemin vers l'espoir, aller vers l'autre, vivre enfin pour soi et pas toujours pour les autres. J'ai aimé ce récit de la vie d'une femme où la solitude, le face à soi-même, l' introspection lui permet de grandir en tant que personne. Et cela autant sur le plan émotionnel, psychique qui est très bien raconté jusqu'au dénouement. J'ai aimé en particulier la somptueuse lettre-message que son amie lui lit lors de sa soirée d'anniversaire.

Elisabeth écrit des romans courts qui bousculent et nous font réfléchir sur l'âme humaine qu'on aura jamais fini d'explorer...une lecture bouleversante et très belle.

Merci, chère Elisabeth, de me l'avoir fait découvrir et de l'avoir écrit, beaucoup de femmes peuvent se retrouver dans ces deux textes.

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