Ma Grand'de Noël de Élisabeth Fabre Groelly

 





Ma Grand'de Noël de Elisabeth Fabre Groelly 

Editions Nombre 7

C'est le second roman que je lis d'Elisabeth Fabre Groelly et c'est une autre magnifique découverte !

Perdre une grand-mère que c'est triste ! Quel chagrin d'autant que celle de Jackez est unique et très proche car Jacotte raconte des histoires comme personne, sait parler plusieurs langues, joue du théâtre, déclame des répliques quand il faut, a des idées de vacances incroyables entraînant son petit-fils au sommet des montagnes, en train jusqu'à Moscou ou parcourant d'autres chemins à la rencontre d'êtres profondément aimés.
Elle a été toujours présente pour le jeune homme depuis 20 ans.
Pour qui à eu cette merveilleuse chance d'avoir une grand-mère à chaque instant de sa vie, son départ est un choc immense...C'est un monde qui disparaît.
Mais Jackez n'oubliera jamais sa grand -mère car il retrouve les lettres du Père-Noël, lettres qu'elle écrivait à lui et à ses frères et soeurs, lui l'aîné de tous ses cousins, le premier qui fit de Jacotte la grand-mère qu'elle était...
Toutes ces lettres écrites gardent et transmettent l'histoire de la famille, les valeurs du partage et de l'amour des autres, de l'humour aussi pour expliquer les choses de la vie grâce à des berceuses, des proverbes, ses mots ou expressions préférées qu'elle transmet, des répliques de littérature, des devinettes, jeux d'improvisation, discutions d'évènements culturels, allant même jusqu'à installer une crèche incroyable avec des effets de glace pour Noël à la Jan van Eyck. Parfois ça rouspète, c'est un peu sévère les grands-mères mais c'est souvent justes !
Merci au passage, chère Jacotte pour toutes les nombreuses belles références de ta bibliothèque, je retiens au passage, le petit Prince de Saint Exupéry, la collection de Tomi Ungerer, le Misanthrope de Molière ou Sacré Père-Noël de Raymond Briggs.
Proust Heu ! je n'ai pas réussi à lire plus qu'une seule page, la BD doit être alors très bien.
J'ai beaucoup aimé le post-ist vert en forme de sapin avec inscrit dessus ces petits messages si importants qu'on ne peut oublier.
La famille belle et fragile qui peut éclater soudainement et qui est là rassemblée comme un beau tableau paisible de Van Eyck des naissances aux mariages grâce à ces merveilleuses grands-mères que nous portons dans nos coeurs.
Un moment de lecture intense et profond qu'on ne peut oublier avec une belle plume sincère et pleine d'humour.

Extrait :

Rien ne s’est effacé pourtant. On fixe quand on aime. Un jour
de vacances, on était en rando tous les deux. Tu m’as tendu deux
feuilles et tu as pris les tiennes. « Pas pour le bac, ça, mais pour
après. Lis ! » Nous avons lu, un après l’autre, assis sous un chêne à
manger des fruits secs. Tu as commencé :
— Château, roulotte, chaumière. Chacun vit enfermé.
Mais on peut ouvrir les fenêtres, baisser le pont-levis, partir
en visite, découvrir les autres, s’arrêter, voler ! Ah, c’est si
bon de sauter le mur et dormir à la belle étoile !
Je ne connaissais pas le texte, mais je trouvais ça beau, alors je
continuais à le lire, à me l’approprier :
— Il faut un certain courage, vous n’avez pas peur ?
Et nous avons enchaîné, comme si c’était la vraie vie :
— Peur de quoi ? Ce qui est connu, je le connais. Ce qui
est inconnu, je cherche à le connaître… À part ça, j’ai des
amis.
— Qui ?
— L’humanité.

Un post-it vert en forme de sapin était collé au dos d’une
grande pochette qui accompagnait la lettre de kraft. Ma Grand’ le
tendit à Janelle qui le lut.
Illusion : petit mensonge gentil qu’on se fait à soi-même. Il
nous permet de croire le plus longtemps possible que le rêve est
réalité.
Garder ses illusions : continuer à croire à ce qui n’existe
pas vraiment, mais qui nous fait rêver et nous maintient en vie.

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